mardi 7 mai 2013

Le Théatre ( Drame Sacré et Fabliaux)







Le Théatre au moyen âge


Le Drame Sacré


    Les pères de l’Église avaient condamné le théâtre, mais celui-ci va être paradoxalement le fruit de l’esprit très religieux du Moyen Age : le besoin de toucher un public frustre fit évoluer certains aspects des rites catholiques vers la représentation d’épisodes de l’histoire sainte. Quand ces spectacles vont avoir pris une grande importance, au milieu du XIIIe siècle, les représentations n’auront plus lieu dans l’église, mais sous le porche de celle-ci et en langue romane.

    - Les miracles :

    Pièces tirées de la vie des saints ou de la légende de la sainte Vierge. Mise en scène de situations humaines, intéressantes pour les détails sur la société et les moeurs de l’époque. Exemples :

    - Le Jeu de saint Nicolas de J. Bodel (XIIIe).
    - Le Miracle de Théophile de Rutebeuf (XIIIe) : Théophile a vendu son âme au diable et en éprouve des remords ; il prie la Vierge qui parviendra à arracher à Satan la charte fatale.
    - les Miracles Notre Dame (XIVe).

    - Les mystères :

    Ce genre va dominer au XIVe siècle. Les oeuvres sont inspirées par la passion du Christ. Oeuvres gigantesques : plusieurs jours pour les jouer (parfois 200 personnages), décor et machinerie importants :  Le décor est donc «simultané». Ces pièces sont jouées par des confréries de clercs, d’étudiants, d’artisans. Exemple :

    - Le Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban.

    L’abus des confusions entre le sacré et le profane conduira à l’interdiction de ces spectacles en 1548.

Les fabliaux

 


Au Moyen Age, les occasions de se divertir sont rares : les travaux agricoles, l’entretien de la boutique ou du logis familial, le métier des armes laissent peu de temps aux distractions. 

Les difficultés de l’existence quotidienne se rappellent à chacun : les épidémies mortelles que la médecine ne sait pas encore soigner, les famines que les paysans ne peuvent éviter si les moissons ont été médiocres, les pillages de bandes armées quand la guerre s’installe sur le pays.....

Les soins du clergé apportent un peu de réconfort malgré tout, l’Eglise soulage tant bien que mal les souffrances des plus démunis. L’espérance d’une vie meilleure après la mort aide à supporter les maux les plus douloureux.

Bien que les préoccupations journalières de chacun n’autorisent que de courts instants de détente .

Les hommes savent néanmoins oublier leurs soucis le temps d’une soirée ou d’une fête. 
Les sujets du « bon roi Saint Louis » aiment à rire des facéties, des attitudes comiques et des moqueries de ceux dont le métier est de divertir.

Au Moyen Age, jongleurs et troubadours parcourent les routes poussiéreuses du royaume et se déplacent de villages en villages. 

Parfois, les plus populaires d’entre eux obtiennent l’honneur de pénétrer une cour seigneuriale ou princière et d’amuser le maître des lieux. 
Les artistes de l’époque déploient beaucoup de talent à jongler, chanter, déclamer des vers ou conter une anecdote. Accompagnés de luths, de tambourins, ils savent animer leur auditoire. .







Parmi les récits que les troubadours composent ou apprennent par cÅ“ur, les fabliaux tiennent une place essentielle. 



Il s’agit de petits textes, très courts et simples à comprendre pour des spectateurs sans instruction. 
Les personnages n’ont pas d’épaisseur psychologique mais ils rappellent par leurs défauts, leurs manies le voisin que l’on connaît, le seigneur, le prêtre du village. 
Les fabliaux rencontrent un succès qui ne se dément pas au cours des derniers siècles du Moyen Age parce qu’ils sont proches des préoccupations de chacun et se jouent dans des lieux familiers (la taverne, la demeure, l’église). 
Ils impliquent des protagonistes auxquels il est facile de s’identifier.

Les fabliaux abordent les soucis de la vie quotidienne, ce qui les rend accessibles et très populaires. 

Ils exposent sans complaisance les défauts humains et tournent en ridicule ceux qui le méritent : de la femme infidèle et volage au prêtre ignorant et coquin, de l’évêque enrichi au bourgeois avare, du paysan stupide à l’aubergiste roublard, chacun en prend pour son compte.

L’intrigue de l’histoire est nécessairement simple et claire pour être comprise de tous. 

Les mêmes situations reviennent d’un récit à l’autre : l’honnête marchand trompé par son épouse et qui cherche à tirer vengeance, le curé amoureux de sa paroissienne, le paysan volé par son seigneur, etc.

Les troubadours ne se bornent pas à débiter les lignes qu’ils ont apprises. 

Pour maintenir l’attention fuyante de l’auditoire, stimuler l’imagination des plus jeunes, les artistes utilisent l’espace, miment les attitudes comiques, imitent la voix d’un personnage, se servent des accessoires les plus divers.



Le genre littéraire très populaire que sont les fabliaux déplait pourtant fortement aux autorités religieuses du Moyen Age. 

L’Eglise critique sévèrement le ton familier, voire ordurier, des récits. 
Les conteurs emploient volontiers les termes à connotation sexuelle les plus grossiers : comme aujourd’hui, le public médiéval s’amuse facilement des expressions grivoises qu’il entend.
La morale chrétienne ne s’accorde guère aux comportements équivoques, aux tromperies des personnages imaginés, surtout quand ils impliquent comme c’est souvent le cas les membres les plus respectables du clergé.

Néanmoins, pour l’historien moderne, les fabliaux fournissent de précieuses informations sur la société médiévale. 

A travers les récits qui sont parvenus jusqu’à nous, on découvre que les préoccupations des hommes du Moyen Age étaient en fin de compte très proches des nôtres. 
Les sujets du « bon roi Saint Louis » n’étaient pas toujours des modèles d’intégrité, respectueux des enseignements de la religion : du curé de village, ignorant, gras et amoureux, au paysan violent et illettré, chacun trouvait maintes raisons de se confesser chaque semaine.....





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