lundi 27 mai 2013

L'entrée des Troubadours et des Musicyens

Rejouissoiz vous, princesses, princes, belles dames et gentils damoiseaux, échevins et lèche-gamelles, malandrins et ribaudes,
voici venu le temps des rires et des chants, en l'isle aux galants,
Mais pour byen s'esbaudir et ouïr musique mélodieuse, s'entrainer il faudra, et répéter moulte fois les ayrs et les refrains.

Vous lirez donc le parchemin cy dessous, et en apprendrez les airs et les paroles. que les belles dames appreinent les lignes d'en haut, et les damoiseaux les lignes ci-bas.

voici le presmier des ces airs jolis:

En cet ans de grace ousque moulte culture n'estoit point encore répandue dans le bas peuple, nos compasgnons n'ont tous point encore apprys la lecture, adoncque maistre Yvan leur a préparé une musique facile a chanter, que le susdit manant devra apprendre entre complies et vespres.








jeudi 23 mai 2013

Moults dictons ancyens : l'origine de nos expressions


Dictons du Moyen Age
mise en page de Brise Dellarosa

Source : Dictons du Moyen Age sur le site de Vivre au Moyen-Age


C'est une autre paire de manche
sens : C'est une autre affaire.
Au Moyen Âge, les manches des vêtements n'étaient pas cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment. Les dames pouvaient, en signe d'attachement, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des tournois.
Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante.

Champion
A l'origine, un chevalier se battait en champ clos pour défendre une cause.
La justice du Moyen Âge admettait l'épreuve des armes. L'accusé pouvait provoquer en duel son accusateur : Dieu faisait triompher l'innocent. Lorsque l'accusé, malade, trop jeune ou trop vieux, n'était pas en mesure de se battre lui-même, ou si c'était une femme, il pouvait se faire représenter par un champion.

Chercher noise à quelqu'un
Quereller quelqu'un souvent pour peu de chose.
Noise signifiait jadis : querelle bruyante, dispute.
Aujourd'hui, le mot noise ne subsiste que dans cette expression.

Chevalier
A l'origine, les chevaliers n'étaient que de simples combattants, parfois mercenaires, assez forts ou assez riches pour avoir un cheval. Leur prestige était essentiellement militaire.
A partir du XIe siècle, ces guerriers commencent à constituer une classe sociale, unie par une même manière de vivre. Pour éviter les guerres continuelles, les abus de pouvoir et canaliser la violence de ces combattants souvent frustes, l'Église met en place les règles strictes du code chevaleresque. Le chevalier, dont les armes ont été bénies, doit obéir à Dieu et à son devoir, protéger les faibles, aider son prochain...

Convoquer le ban ou l'arrière-ban, publier le ban
S'adresser à tous ceux dont on espère l'aide. A l'origine, le ban était une proclamation du seigneur, une défense ou un ordre. Le suzerain avait le droit de mobiliser, en cas de besoin, ses hommes mais aussi ceux de ses vassaux. Il convoquait alors le ban et l'arrière-ban. On publie encore le ban dans les église pour un mariage.

Une cotte mal taillée
Estimation approximative, compromis qui ne satisfait personne.
La cotte (qui s'écrivit longtemps cote) était au Moyen Âge une tunique qui, si elle était mal taillée, ne convenait à personne.
La cote est un impôt de la fin du Moyen Âge. Lorsqu'elle était taillée, elle signifiait établie, répartie entre les contribuables.

Un coup de Jarnac
Sens : Traîtrise, coup bas inattendu.
Lors d'un duel entre Guy Chabot, comte de Jarnac, et François de Vivonne favori du roi Henri II, Jarnac entailla inopinément et traîtreusement le jarret de son adversaire. Le roi pardonna au comte, car celui-ci avait tout de même préservé la vie de Vivonne. Ce dernier, rageur et honteux, arracha les bandages protégeant sa blessure et en mourut trois jours plus tard.

La Cour des Miracles

La Cour des Miracles était située dans le quartier des Halles à Paris. Ce n'est que sous Louis XIV que la police en viendra à bout. Repaire des brigands, des faux estropiés qui mendiaient dans les rues, elle doit son nom à la magie qui le soir faisait retrouver aux infirmes l'usage de leurs membres.

Courtois
Les chevaliers du Moyen Âge l'étaient ; aimables, polis, raffinés dans leur parure et leur langage et aussi leurs sentiments. Ils considéraient leur dame comme une maîtresse toute-puissante dont les désirs étaient des ordres. Pour lui plaire, ils surmontaient toutes sortes d'épreuves, physiques et morales, dont la patience n'était pas la moindre.
A l'origine, courtois signifie qui vit à la cour.

Crier haro sur quelqu'un
Crier haro sur quelqu'un signifie manifester énergiquement sa réprobation, l'accuser et réclamer un châtiment pour la personne en question. "Haro! Haro!" était le cri que l'on entendait lorsqu'un badaud se faisait couper sa bourse ou un chevalier arracher son manteau.

Croquer marmot
Sens moderne : Attendre, faire le poireau en se morfondant.
Sens ancien : Croquer voulait dire "frapper". Et croquer le marmot signifiait cogner avec impatience le heurtoir de la porte. Alors cela n'a rien à voir avec un Ogre qui voudrait manger un petit enfant (croquer un marmot) où une marmotte qui serait fort difficile à croquer je l'avoue


Dans son for intérieur
Le forum désignait la place publique. Au Moyen Âge, le mot pris le sens technique de juridiction et surtout juridiction ecclésiastique (pouvoirs de l'Église, en matière de justice, et leur étendue.) On distinguait le for intérieur (l'Église pouvait sanctionner les fautes commises par le biais de la confession et des pénitences), du for extérieur (toutes les affaires touchant à la religion, de près ou de loin, étaient jugées par des tribunaux ecclésiastiques). La distinction changea peu à peu de sens avec les siècles : for intérieur étant notre conscience qui nous juge, le for extérieur, les institutions, juges et tribunaux.

De bon aloi
Sens moderne : de bonne qualité.
Sens ancien : Une pièce d'or ou d'argent devait être de bon "aloi". Ce mot provient en fait du verbe "aloyer", forme ancienne du verbe "allier" : l'aloi est donc l'alliage d'une pièce, c'est à dire la proportion de métal précieux qu'on y retrouve. À l'époque médiévale chaque seigneur pouvait frapper monnaie et pour s'assurer qu'une pièce était "de bon aloi", on pouvait la faire "sonner" sur une surface dure : le son rendu permettait au banquier de distinguer une fausse pièce d'une vraie. Mais beaucoup plus sûr était l'usage du "trébuchet", petite balance de précision pour peser les monnaies. D'où l'expression "espèces sonnantes et trébuchantes".

Découvrir le pot aux roses
Sens : découvrir le fin mot de l'histoire, le secret, la réalité cachée.
Expression très ancienne dont on ne connaît pas la véritable histoire.
Soit pot à fard à joues : Le trouver suppose qu'on connaisse bien la femme qui le possède et qu'elle n'ait plus de secret à cacher.
Soit essence de rose - produit rare et précieux dont les parfumeurs auraient soigneusement dissimulé les procédés de fabrication. Le pot aux roses serait l'appareil permettant de distiller ce parfum de luxe.
Soit une poudre produite par les alchimistes au cours de l'une de leurs opérations. Ici, le pot aux roses serait la cornue alchimique, objet bien caché s'il en fut.

D'estoc et de taille
Sens : De la pointe (estoc) ou du tranchant (taille ou taillant), c'est-à-dire en se battant.
Frapper d'estoc et de taille signifiait donc se battre avec acharnement, en portant tous les coups possibles. En moyen français, l'expression fut utilisée de manière imagée, parfois en dehors de tout contexte belliqueux, pour dire de quelque manière que ce soit, par tous les moyens.

Dieu reconnaîtra les siens
Lors de la croisade contre les cathares, des hérétiques du sud de la France, le légat du pape Arnaud Amaury se présente devant Béziers le 22 juillet 1209., L'assaut est donné par l'armée. La ville tombe et Arnaud Amaury commande à ses hommes, qui ne savaient comment reconnaître les bons chrétiens des hérétiques : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !"
Mot historique devenu proverbe, on l'emploie chaque fois qu'un châtiment frappe indifféremment innocents et coupables.

Élevé sur le pavois
Sens : mettre sur le trône, désigner comme roi et au sens figuré, mettre en honneur, faire grand cas de quelque chose.
Allusion aux Francs qui avaient coutume, après avoir choisi leurs rois, de les porter en triomphe sur de larges boucliers, appelés pavois.
Pavois vient de Pavie, en Italie, ville où auraient été fabriqués les premiers de ces boucliers.

Entrer en lice
Sens : s'apprêter à combattre, s'engager dans une compétition, intervenir dans un débat.
Les lices étaient les espaces clos où avaient lieu les tournois à proximité des châteaux. La cour intérieure de ceux-ci était souvent exiguë et toujours encombrée de petits bâtiments: écuries, chenil, four, puits...

Espèces sonnantes et trébuchantes
Au Moyen Âge, l'aloi était la proportion d'or ou d'argent contenue dans une pièce de monnaie. Aujourd'hui, de bon ou de mauvais aloi signifie de bonne ou de mauvaise qualité.
Lorsqu'elles sonnaient, elles étaient de bon aloi car elles rendaient un son vif et plaisant; trébuchantes, parce qu'on pouvait en vérifier le poids à l'aide d'une petite balance encore appelée trébuchet.

Etre grand clerc
Sens : être très savant, lettré.
Les membres du clergé étaient les seuls, ou presque, à posséder le savoir. Ils consultaient les manuscrits conservés dans les monastères. Les écoles se trouvaient dans les abbayes et pour s'instruire, il fallait bien souvent entrer dans les ordres.
Beaucoup de clercs se mariaient et n'entretenaient avec l'Église que des rapports lointains. Ils portaient la tonsure, signe de leur état.
Au XVIIe siècle, le mot clerc se teinte d'ironie, et l'expression être grand clerc signifie : un homme qui fait le savant.

Etre sur la sellette
Sens : être exposé au jugement d'autrui, à la critique ou se trouver en position délicate.
La sellette était le petit banc de bois sur lequel s'asseyait l'accusé interrogé par ses juges. Le siège était très bas pour des raisons psychologiques et symboliques. L'accusé se trouvait dans une posture tout à la fois inconfortable et humiliante.

Faire amende honorable
Sens : présenter ses excuses, reconnaître qu'on a eu tort.
Au Moyen Âge, à l'époque où peu de gens savaient écrire tout entente se joue sur la parole donnée, sur l'honneur engagé, bref la réputation. Ainsi celui qui commet un crime, manque à sa parole envers son Dieu, son pays, son roi, doit rétablir son honneur en tout premier lieu en amendant celle-ci. Amende honorable prends donc sens de laver son nom en avouant la vérité et demandant pardon à tous. Une faute avouée étant à moitié pardonnée, l'amende honorable pouvait être accompagnée de châtiments publics afin qu'ils servent d'exemples. Les hérétiques ou ceux qui étaient accusés de sorcellerie, étaient condamnés à reconnaître solennellement leurs fautes "faire amende honorable" avant d'être brulé vif. Avec le temps laver son honneur devint moins à la mode et on ne conserva que l'amende moins honorable, c'est-à-dire celle qui est pécuniaire.

Faire bonne chière
Sens : bien manger.
En ancien français, chière désignait le visage. Faire bonne chière devenait donc faire bonne mine à quelqu'un, l'accueillir aimablement.

Faire des gorges chaudes
Sens : se moquer méchamment, avec joie et devant beaucoup de gens.
Au Moyen Âge, les gorges chaudes étaient les petits animaux (souris, mulots) que l'on donnait vivants à l'oiseau de proie.

Faire grève
Sens : Cesser volontairement le travail pour obtenir des avantages.
A Paris, les ouvriers sans travail se réunissaient sur la place de Grève, le long de la Seine et attendaient une éventuelle offre d'embauche.

Faire la nique à
Sens : se moquer de quelqu'un, le narguer.
Au Moyen Âge, nique indiquait un signe de mépris qui consistait à lever le nez en l'air avec impertinence.

S'en fout** comme en l'an quarante
Sens : Considérer une chose ou un événement comme sans importance et en sourire.
Cette expression tire probablement son origine d'une expression utilisée depuis les Croisades : "S'en moquer comme de l'Alcoran (le Coran)". Autre explication, la fin du monde aurait été prévue pour l'an 1040. Cette date fatale passée, les gens ne firent qu'en rire et se moquèrent de leurs anciennes angoisses.

Faire le Jacques
Sens : se conduire stupidement, faire l'idiot.
Jacques était le nom donné à l'idiot du village et Jacques Bonhomme, celui du paysan, considéré traditionnellement comme lourd et nigaud. L'expression fait donc aussi allusion à la prétendue bêtise des paysans.

Faire Ripaille
Sens : faire bonne chère, mener joyeuse vie.
Avant de devenir pape en 1439, le duc de Savoie Amédée VIII s'était retiré au prieuré de Ripaille pour se faire ermite. Lui et ceux des seigneurs de sa cour qui l'avaient suivi n,avaient d'ermite que le nom, car ils négligèrent complètement, pendant tout le temps de leur résidence, de se livrer aux austérités du cloître. Tous ceux qui étaient admis dans ce séjour de plaisirs, disent les biographes, étaient logés avec magnificence ; les mets les plus exquis couvraient leur table : ils vivaient plus en honnêtes épicuriens qu'en véritables ermites. Ils portaient néanmoins ce nom, parce qu'ils avaient exclu les femmes de leur société et qu'ils laissaient croître leur barbe comme les capucins. Leur habit était moins rude que celui de ces religieux ; c'était un drap gris très-fin, un bonnet d'écarlate, une ceinture d'or et une croix au cou de la même matière. Amédée jouissait d'un repos voluptueux dans cette maison de délices et de mets princiers faisant ainsi bombance et bonne ripaille.

Gagner ses éperons
Obtenir une situation plus élevée, prendre du galon.
Lors de son adoubement, le nouveau chevalier recevait les armes, signes de son état : l'épée et les éperons symboles de son rôle de guide et de chef.

Garnement
A l'origine, garnement signifie tout ce qui peut offrir une protection : vêtement, équipement et même forteresse. A la fin du Moyen Age, le mot évolue dans le sens de souteneur. Aujourd'hui, de mauvais garçon, le garnement désigne maintenant un enfant, un adolescent. On connait surtout l'expression dans méchant garnement.

Graisser la patte
Sens : donner illégalement de l'argent à quelqu'un pour obtenir quelque chose.

Un gringalet
Sens : homme ou garçon un peu chétif.
Ce mot viendrait d'un vieux mot suisse signifiant "minus, demi-portion".

Jeter aux oubliettes
Les oubliettes étaient les cachots souvent aménagés dans le sous-sol des donjons. Les seigneurs peu scrupuleux oubliaient parfois ceux dont ils voulaient se débarrasser.
Aujourd'hui, on jette aux oubliettes les projets de réformes ou les bonnes résolutions qui ne voient jamais le jour.

Jeter le gant
Au Moyen Âge, le gant avait une forte valeur symbolique. Il représentait le seigneur lui-même et son pouvoir. Le vassal remettait en signe d'hommage son gant droit à son suzerain. Un chevalier qui en défiait un autre au combat lui jetait son gant. Le relever signifiait que l'on acceptait de se battre. Aujourd'hui, l'expression signifie lancer, accepter un défi.

Jugement de Dieu
Au Moyen-Age, quand les lois n'étaient pas toujours claires, les juges pas toujours intègres et les moyens d'exécution pas toujours efficaces, on s'en remettait souvent au "Jugement de Dieu".
L'accusé pouvait, par exemple être tenu de tremper la main dans l'huile bouillante en jurant qu'il était innocent, tout en devant la ressortir intacte. Ou encore, les parties pouvaient régler leur différend dans un combat à la lance ou en chevalerie. Dieu alors était supposé prendre fait et cause pour la justice et faire triompher celui qui avait raison.

Jurer comme un templier
Sacrer comme un chartier ou comme un templier.
L'ordre des Templiers fut fondé au XIIe siècle pour assurer la garde des lieux saints et la protection des pèlerins. Les chevaliers du Temple étaient des moines-soldats. Néanmoins, les mœurs militaires semblent l'avoir emporté sur les vertus monastiques.
L'ordre des Templiers devint aux XIIIe et XlVe siècles si riche et si puissant qu'il suscita bien des jalousies. En particulier celle du roi Philippe le Bel, qui fit abolir et disperser l'ordre.

Laid comme les sept péchés capitaux
Les sept péchés capitaux sont l'orgueil, l'avarice, l'envie, la gourmandise, la luxure, la colère et la paresse ainsi nommés parce que sources de tous les autres péchés. Ils étaient souvent représentés par des figures contrefaites sur les murs des cathédrales.

L'habit ne fait pas le moine
Un des plus anciens proverbes de la langue française.
Sens : il ne faut pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
Les gens du Moyen Âge avaient horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Chacun devait avoir l'air de ce qu'il était vraiment. Les costumes indiquaient de façon précise le rang social de chacun. Les femmes ne pouvaient porter des vêtements d'homme, vice et versa.

Les loups-garous
Présents déjà dans l'Antiquité, (voir Pétrone et son Satiricon), la croyance arriva jusqu'au Moyen Âge et se répandit d'autant plus que les loups devinrent très nombreux. Les versipelles prirent le nom de loups-garous, garou signifiant à lui seul homme-loup. Il apparaît dans de nombreux contes modernes, signataire d'un pacte avec le diable, et profitant de l'impunité que lui assure son apparence animale pour assouvir ses mauvais instincts.

Malin comme un singe
Au Moyen Âge, malin signifiait "mauvais, méchant", c'était, comme aujourd'hui encore, un des noms du diable. Le singe que l'on trouvait très laid passait pour un animal diabolique. Vers la fin du XVIIIe siècle, l'adjectif malin prit le sens que nous lui connaissons : astucieux, futé, réhabilitant ainsi les pauvres singes.

Un méchant garnement
A l'origine, garnement signifie tout ce qui peut offrir une protection : vêtement, équipement et même forteresse. A la fin du Moyen Âge, le mot évolue dans le sens de souteneur. Aujourd'hui, de mauvais garçon, le garnement désigne maintenant un enfant, un adolescent.

Merci
Au Moyen Âge, merci signifiait "grâce, pitié" de là les expressions :
Crier, demander merci - le chevalier vaincu reconnaissait sa défaite et implorait la pitié du vainqueur.
Être à la merci de: être au pouvoir de quelqu'un de telle manière qu'il soit libre de vous accorder sa grâce ou de vous la refuser.
Dieu merci! : par la grâce, la faveur de Dieu.
Sans merci : impitoyable (littéralement : sans que l'un des partis en présence puisse demander merci).

Mettre Flamberge au vent
Invitation ironique à tirer l'épée et à se jeter dans la bataille sans réfléchir. À l'époque des chansons de geste, il y avait quatre vaillants chevaliers : les Quatre Fils Aymon. L'aîné des quatre frères s'appelait Renaud de Montauban. Il possédait une épée prestigieuse, Froberge, aussi redoutable que Durandal, celle de Roland. Au cours des siècles, le nom de Froberge devint un nom commun et s'altéra en flamberge, sans doute sous l'influence des mots flamme, flamboyer, etc. L'expression n'est plus utilisée aujourd'hui qu'ironiquement principalement pour se moquer des démonstrations spectaculaires d'héroïsme.

Mettre la table
Expression quotidienne qui nous est familière mais incorrecte. Il faudrait dire "mettre le couvert", puisque nos tables ne voyagent plus dans la maison. Au Moyen Âge, les pièces n'avaient pas, comme aujourd'hui, des fonctions très distinctes et la même salle pouvait servir de pièce commune, de salle à manger et de chambre. Aussi, le plus souvent, on " mettait la table " à l'heure des repas, c'est-à-dire que l'on apportait une grande planche et des tréteaux. D'où l'usage, chez les seigneurs, de belles nappes destinées à cacher la pauvreté du mobilier.

Mettre en rang d'Oignon
Sens : plusieurs personnes qui sont rangées sur une même ligne.
Rien à voir avec le jardinage et avec les plants d'oignons soigneusement rangés ! L'expression vient en fait d'un grand maître de cérémonies à la cour de Henri II de Valois, Artus de la Fontaine Solaro, baron d'Oignon et seigneur de Vaumoise, qui assignait leurs places aux seigneurs. Il avait coutume de s'écrier : "serrez vos rangs, Messieurs, serrez vos rangs"... et les seigneurs de se moquer des rangs d'Oignon.

Mettre sa main au feu
Affirmer énergiquement quelque chose, au point d'y risquer sa main rappelant les lointains jugements de Dieu de l'époque médiévale. Lorsqu'un accusé ne pouvait faire la preuve de son innocence, il pouvait être plongé dans l'eau, pieds et poings liés. S'il surnageait, c'était que l'eau - élément pur et béni de Dieu - le rejetait. S'il coulait comme une pierre, il était innocent... mais parfois noyé! On pouvait également lui plonger la main dans l'eau bouillante, ou le faire saisir un fer rouge. Innocent, Dieu le protégeait et il sortait indemne de l'épreuve. Le plus souvent, il suffisait que la victime guérisse vite ou survive quelques jours pour qu'elle soit - un peu tard! - innocentée.
D'un air à la fois satisfait et mécontent ou à la fois sérieux et plaisant. A l'origine, il devait s'agir de "mêlé de bon et de mauvais".

Monter sur ses grands chevaux
Se mettre en colère et parler avec autorité, prétention. C'et être prêt à se faire faire raison avec l'épée et la lance.

Partir en croisade
Le Moyen Âge a vu de nombreuses croisades, les départs furent presque ininterrompus pendant plus de deux siècles. Une foule immense, composées de chevaliers et d'hommes de guerre, d'artisans, de paysans, de moines et de pèlerins de toutes conditions se mirent en route, poussées par la foi et l'enthousiasme. Parfois aussi par l'attrait du pillage! Aujourd'hui, ceux qui partent en croisade n'ont plus à parcourir des milliers de kilomètres. Mais il leur faut souvent beaucoup de courage pour se lancer dans des luttes difficiles en faveur de causes justes. Les journaux parlent ainsi souvent, d'une manière à peine imagée, de croisades contre la drogue ou contre la misère.

Payer en monnaie de singe
Jadis, le pont qui relie l'île de la Cité à la rue Saint-Jacques, dit Petit Pont (il porte encore ce nom aujourd'hui), était payant. Mais les jongleurs qui exhibaient des singes savants étaient dispensés du péage à condition qu'ils fassent leur numéro devant le péager. Aujourd'hui, payer en monnaie de singe (on dit aussi payer en gambades) signifie payer en plaisanteries et grimaces, payer de paroles, voire en fausse monnaie. La réputation du singe, habile imitateur de l'homme, n'est sans doute pas étrangère à ce dernier sens.

Pays de cocagne
L'ordinaire des repas au Moyen Âge se compose souvent de pain, de légumes. Même le porc reste un luxe réservé aux grandes occasions. Seuls les seigneurs et les bourgeois goûtent aux viandes rôties, aux plats en sauce richement épicés, aux sucreries. Le pays dénommé Cocagne était celui où chacun aurait eu de tout en abondance.

Pile ou face
Sous le règne de Saint-Louis, on comptait encore dans le royaume plus de quatre-vingts seigneurs particuliers qui avaient le droit de battre monnaie. Mais il n'y avait que le roi qui eut le droit de faire frapper des pièces d'or ou d'argent. Sur l'une des faces de la monnaie royale, il y avait une croix, et sur l'autre, des piliers, ce qui a fait que, longtemps, les côtés des monnaies se sont nommées croix ou pile. Par la suite, les rois français décidèrent de faire figurer leur propre face à la place de la croix, et leurs armes et la valeur de la pièce de l'autre. Mais le mot pile est resté pour un côté et face pour l'autre.

Pleuvoir des hallebardes
L'expression, à défaut d'eau, a fait couler beaucoup d'encre! On croyait jadis que la forme et la trajectoire de grosses gouttes de pluie avaient pu évoquer ces longues armes de la fin du Moyen Âge que sont les hallebardes. Il existe cependant une autre piste, plus savante. Au XVIe siècle, en argot, le mot "lance" désignait l'eau. De la lance à la hallebarde, il n'y avait qu'un pas qui fut peut-être franchi, un jour de pluie, par un pertuisanier facétieux.

Une poire d'Angoisse
L'objet était à l'origine une poire de fer que l'on introduisait dans la bouche d'un prisonnier pour l'empêcher de parler. Mais cette sorte de bâillon, qui maintenait très écartées les mâchoires de la victime, était en fait un véritable instrument de torture et les malheureux étaient donc forcés d'obéir s'ils voulaient être délivrés et ne pas mourir de faim. De nos jours, heureusement, les poires d'angoisse ne sont plus utilisées que sous la forme d'image pour désigner de vives contrariétés.

La pomme d'Adam
Adam put résister à la tentation et mordit goulûment dans le fruit de l'Arbre du Bien et du Mal. Un morceau lui en resta en travers du gosier, et l'on peut encore le voir aujourd'hui chez tous ses descendants : c'est la pomme d'Adam, appelée de nos jours saillie du cartilage thyroïde.

Pousser des cris de Mélusine
Mélusine, comme toutes les fées, était d'une rare beauté, mais avait été condamnée, à la suite d'une terrible malédiction, à se transformer en serpente tous les samedis. Elle voulut néanmoins vivre la vie et les bonheurs d'une simple mortelle et pour cela offrit sa main à Raimondin, un jeune chevalier du Poitou. A ce mariage, la fée ne posa qu'une condition: jamais son époux ne chercherait à la voir le samedi. Raimondin consentit à tout et le mariage fut célébré. Très vite, Mélusine apporta à son mari une immense prospérité, elle fit construire de superbes châteaux et lui donna dix fils. Tout allait pour le mieux entre les époux, bien qu'après de nombreuses années l'inévitable se fût produit. Poussé par la curiosité, Raimondin avait épié sa femme et surpris son secret. Mais il avait gardé le silence et Mélusine feignait d'ignorer son indiscrétion. Or, un jour, un des fils de Mélusine et de Raimondin, Fromont, voulut devenir moine. Cette décision rendit furieux son frère Geoffroi à la Grande Dent (ainsi nommé car l'une de ses dents était démesurée, le faisant ressembler à un sanglier). Il mit le feu au monastère, faisant ainsi périr Fromont et de très nombreux moines. La douleur de Raimondin n'eut d'égale que sa colère. Quand Mélusine apparut dans la grande salle du donjon, en larmes, devant tous leurs vassaux, il la traita de sale serpente, de qui rien ne pouvait sortir que de mauvais. L'interdit était violé. Dans la consternation générale, la fée reprit aussitôt sa forme surnaturelle et disparut en poussant des cris lamentables. Elle ne revint jamais. Mais à Lusignan, dans le Poitou, on raconte qu'à chaque fois qu'un malheur allait frapper sa famille, Mélusine l'annonçait par ses cris. Des cris de Mélusine sont donc des cris perçants, semblables à ceux que pousse la fée quand elle revient hanter son château.

Prendre des vessies pour des lanternes
Quoique de forme voisine, une lanterne et une vessie sont néanmoins des objets fort différents et les confondre est depuis longtemps considéré comme la pire des méprises. (Les vessies dont il est question ici sont des vessies de porc: gonflées d'air, elles pouvaient servir de ballons ou bien, vides, de sacs étanches.) L'expression est ancienne, puisqu'on la trouve dès le XIIIe siècle. Il s'agissait d'un calembour : en ancien français, vessie et lanterne avaient à peu près le même sens figuré : une lanterne était un conte à dormir debout et une vessie une chose creuse, une bagatelle. La sottise de celui qui prend des vessies pour des lanternes n'est donc pas de confondre deux objets très différents, mais d'accepter une ânerie plutôt qu'une autre !

Promettre monts et merveilles
Faire des promesses mirifiques. Au cours du temps, on a dit aussi promettre la lune, chiens et oiseaux, plus de beurre que de pain... L'origine de cette expression n'est pas anecdotique. Aucun conquérant n'a jamais promis à ses troupes de merveilleux royaumes au-delà des monts. Comme le fit le général carthaginois Hannibal, qui fit espérer à ses soldats, du haut des Alpes, la possession de Rome. On disait, au Moyen Âge, de quelqu'un qui promettait monts et merveilles, qu'il promettait les monts et les vaux (c'est-à-dire les vallées). Dans la suite des temps, par un goût pour la répétition, typique de l'ancien français, l'image a été oubliée et les merveilles ont pris la place des vaux, renforçant ainsi le sens du mot mont, au lieu de le compléter comme précédemment. L'ancien français adorait ces couples de mots, de sonorités voisines et de sens proches. Curieusement, beaucoup nous sont parvenus: bel et bien, sain et sauf, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, tout feu tout flamme...

Prud'hommes et prudes
De nos jours, le prud'homme est membre d'un tribunal constitué de représentants des salariés et des employeurs et chargé de régler les conflits du travail. Le mot avait jadis une signification bien plus large. Un prud'homme était un homme preux, c'est-à-dire plein de valeur. Mais cette valeur n'était pas seulement militaire. Un ermite pieux, un bourgeois honnête et avisé, un vieux et sage chevalier étaient des prud'hommes. Un chevalier courageux mais écervelé ne méritait pas ce titre. L'équivalent féminin du prud'homme était la prudefemme.

Qui va à la chasse perd sa place
La "chasse" est un point particulier du jeu de paume. Lorsque cette chasse est obtenue les joueurs changent de côté. Le joueur au service... "perd sa place" favorable. L'origine de cette expression ayant été oubliée, elle a pris par la suite le sens qu'on lui connait.

Renard
Au début du Moyen Âge, le petit animal roux que nous connaissons sous le nom de renard s'appelait encore goupil, du latin vulpes.
Or vers 1170 - 1180, commencèrent à paraître des récits racontant les aventures d'un certain Renart, goupil de son état. Ce Renart était un petit baron, sujet du roi Noble, le lion, et parent du loup Ysengrin. Chétif et menu, il compensait sa faiblesse physique par une ruse quasi démoniaque. Il n'y avait pas d'animal qui n'eût à se plaindre de lui! Le roi lui-même était sa victime, mais son souffre-douleur favori restait le gros et fort Ysengrin.
Une fois, Renart exigea sa peau pour réchauffer le roi malade. Une autre fois, il le fit pêcher dans un étang gelé où le pauvre loup laissa sa queue. Une autre fois encore, il le fit tomber dans un puits. Bref, il le trompait, l'humiliait de toutes les manières. Et Renart, comme nos héros modernes, sortait toujours vivant des situations les plus délicates.
Le succès du Roman de Renart fut immense. Du XVe siècle à la fin du Moyen Âge, chacun se délecta des méchants tours du goupil. Les paysans se racontaient ses aventures à la veillée et retrouvaient avec plaisir dans ces récits leur vie quotidienne. Les seigneurs écoutaient les mêmes contes de la bouche des jongleurs qui allaient de château en château. Et les plus savants, les clercs, lisaient eux-mêmes dans les manuscrits les mille et un tours de Renart.
La popularité du personnage fut telle que petit à petit tous les goupils furent appelés Renart (mot que nous écrivons aujourd'hui avec un "d").

Rester sur le carreau
Le sol d'un jeu de paume était autrefois constitué de carreaux, qui auraient donné le nom au sol même du jeu. L'expression "rester sur le carreau" est devenue symbole de la chute de l'adversaire. Soit qu'il tombe en voulant rattraper la balle, soit simplement qu'il perde la partie.

Revenons à nos moutons
Expression que l'on utilise lorsqu'on souhaite ramener au vif du sujet une conversation qui s'égare. L'expression est empruntée à la Farce de Maître Pathelin, une comédie du XVe siècle qui connut un très grand succès.

Rompre une lance
Dans les tournois médiévaux, les combattants s'affrontaient à la lance, chacun cherchant à désarçonner son adversaire. Celui qui résistait au choc et brisait contre son écu la lance ennemie marquait un point. Rompre une lance (on dit aussi rompre des lances) avec quelqu'un signifie donc lutter contre lui, l'affronter dans une joute (encore un mot du Moyen Age!), de nos jours souvent purement oratoire.

Revenons la paille
Rompre un marché, un accord, se brouiller avec quelqu'un. L'expression est issue du droit féodal et rappelle une coutume très ancienne. Quand un suzerain cédait une terre, ou que quelqu'un vendait un bien quelconque, le vassal ou l'acheteur recevait un fétu de paille en signe de l'accord conclu. La rupture du gage symbolisait celle de l'accord, et le mécontent rompait alors la paille comme il déchire aujourd'hui le contrat.

Moults mots pour partrouiller


Le langage ( extrait du blog de Mr Mrugala )

A cette époque la langue n’est pas unifiée et codifiée comme aujourd’hui. Chacun est libre de créer ses mots et ses verbes, surtout pour exprimer une manière de voir les choses plutôt que de décrire la réalité.

Voici donc quelques mots et expressions croustillantes :

- utiliser le préfixe mau- ou mal- pour suggérer quelque chose de désagréable : malmort, malforce,
malbête, maucréature, voire même malefille qui n’est en fait qu’une malepute.

créer des mots pour renforcer une idée :

- chanteplore : la poétesse qui chante le blues,
- foimenteur : celui qui manque à sa parole,
- pentacol : bijou qui pend au cou,
- peurpisser : c’est clair,

créer des verbes à partir de mots :

- doubter : être dans le doute,
-- joilier : accueillir joyeusement,
- péagier : faire payer un péage,
- culeter : jouer des hanches pour aguicher,
- portraire : tirer le portrait,
- s’espongier dans la vinasse,

utiliser les sonorités amusantes, -asse, -ouille par exemple :

- fatrouiller : embrouiller,
- patouiller : patauger,
- gourdasse
Vocabulaire médiéval - Autre liste
mise en page de Brise Dellarosa

Source : Le langage sur le site de Fabrice Mrugala

VERBES
Abrayer = broyer
Arder = brûler
Bataculer = basculer
Bouter = pousser
Choir = tomber
Conchier = outrager
Convoier = faire route
Déconfier = trahir
Estriller = étriper
Epousailler = épouser
Esponger = éponger
Faer = ensorceler
Fatrouiller = bavarder à tort et à travers
Joiler = accueillir
Lober = tromper
Mander = demander
Mangailler = Manger
Mesttre = mettre
Mortir = tuer
Odir = entendre
Peinturer = peindre
Piétonner = marcher
Puire = puer
Quérir = chercher
Rapiner = voler
Ripailler = manger
Rechaudir = réchauffer
Toster = griller
Trouiller = avoir peur
Vergogner = faire honte
VOCABULAIRE
Affublement = vêtement
Ajour = ouverture
Aquiescement = autorisation
Arroi = équipage
Attrapoire = équipage
Arbalestrie = arbalète
Bachelette = jeune fille
Balivernes = mensonges
Baronnet = insulte pour noble
Bastaille = bataille
Batelage = boniments
Bâtisse = bâtiment
Besson = jumeau
Biclarel = Loup-garou
Bonne pitance = bon repas
Bonne flambée = bon feu
Bric = fripon, coquin
Brouet = soupe de légumes
Brune = tombée du jour
Buissonade = petit bois
Castel = château
Cependant = pendant que
Charmogne = sortilège
Charmement = enchantement
Chefs = tête
Chiabrena = chiure de merde
Coquebert = nigaud
Couard = peur, lâche
Couche = lit
Courtines = mur d'enceintes
Criements = cris
Damelot = jeune homme
Défroques = vêtement mauvais
Derechef = à nouveau
Devergoigneuse = dévergondée
Devinance = divination
Enquerre = cherche à savoir
Escuyer = écuyer
Et tôt = bientôt
Fillot(e) = fils, fille
Fol dingo = fou
Francherepue = repas rassasiant
Froidure = froid
Gargamels = gorges
Géniture = descendance
Gent(e) = joli(e)
Giguedouille = danse, gigotement
Guignon = malchance
Houlier = débauché, pillard
Jouvence = jeunesse
Lacrimable = déplorable
Mânes = âmes des morts
Maroufle = maraud
Membru = mains vigoureuses
Menuaille = populace, canaille
Merdaille = gens méprisables
Mortaille = mort, massacre
Mortir = tuer
Moult = beaucoup
Nuitée = nuit
Olifant = cor
Ost = armée du roi
Oyant = entendant (ouïr)
Pentacol = pendentif
Poularde = Poule  Prestement = rapidement
Prévôt = collecteur d'impôts
Souplette = soupe
Sotie = pièce de théâtre
Tristeusement = tristement
Vêpre = soir

Commenct parlez en l'an de grasse 1243 ? Vocabulaire thématique


Vocabulaire médiéval
par Hermance de Ginestel, mise en page de Brise Dellarosa

Voilà quelques mots de bases pour fatrouiller en l'an de grasse 1243.   
 
 Bonne lecture !


Le vêtementLa femmeL’homme
Affublement : vêtement
Braies : pantalon
Cotte : tunique, chemise
Défroques : mauvais vêtements
Mantel : manteau
Damoiselle : jeune fille noble non mariée
Pucelle : idem sans la noblesse
Jouvencelle : idem
Donzelle : idem (langage plus familier)
Dame : femme mariée
Fame : gent féminine en général
Bon gaultier : joyeux luron
Seigneur / Monseigneur
Jouvenceau : jeune homme (péjoratif)
Damelot : jeune homme de noble origine
Escuyer : écuyer
Fillot : fils


Expressions typiques
Or i allons : allons-y
Oyez... : Ecoutez
Peste soit de ... : que ... soit maudit
Bien vaigniez : soyez les bienvenus
Je te créant : je te donne ma parole
Repris a forfet : pris sur le fait
Autant ce vaut : c’est tout comme
Ralons joer : retournons jouer
Avoir cuer de lievre : être lâche
Aller à la brune : sortir pendant la nuit
Derechef : immédiatement, à nouveau
De part chez nous : ici, à l'accoutumée
Que trépasse si je faiblis ! : je lutterai à mort
N’en pouvoir ni ho ni jo : ne rien pouvoir y faire
Mortecouille ! : pour une mauvaise surprise
Tudieu ! : idem


Jurons et insultes
1- Pour des femmes2- Pour des hommes3- Plus général
Paillarde : fille rustre
Ribaude : fille de bas étage
Gueuse : pov' fille
Devergoigneuse : sans gêne
Maroufle : maraud
Coquebert : nigaud
Gueux : pov' type
Boursemolle : impuissant
Sac à vin : saoulard
Houlier : débauché, pillard
Fol dingo : fou
Couard : peureux
Merdaille : merdeux
Chiabrena : chiure de merde
Menuaille : populace
Sale trogne : sale tête
Ca puire : ça pue
Baronnet(te) : noble de pacotille


Le combatLe manger et le boireLe Temps
Bataculer : basculer
Bouter : pousser, jeter
Choir : tomber
Ost : armée du roi
Arbalestrie : arbalète
Bastaille : bataille
Guerroyer : combattre
Estriller : étriper
Mortir : tuer
Occire : mettre à mort
Pourfendre : traverser de sa lame
Mânes : âmes des morts
Mortaille : la mort
Aller à la mortaille : se jeter dans la bataille
Testuit a moi : tous sur moi ! (...maso ?)
Mangeailler : manger
Bonne pitance : bon repas
Brouet : soupe
Francherepue : repas rassasiant
Poularde : poule
Gourdasse : gourde
Vinasse gouleyante : bon vin
Ripailler : manger copieusement
Toster : griller
Sans respit : sur-le-champ
Par matin : très tôt
Par tans : sous peu
Tot a tire : d’affilée
A l’anjorner : à l'aube
Le jour d’hui : ce jour
Et tôt : bientôt
Nuitée : la nuit
Prestement : rapidement
Vêpres : soir


Le langageQuelques verbesQuelques noms
Fatrouiller : bavarder
Mander : demander
Bailler : dire, ordonner
Vergogner : faire honte
Conchier : outrager
Jactance : débit de paroles
Balivernes : mensonges
Se degengler : se moquer
Deconfier : trahir
Batelage : boniments
Convoier : Faire route ensemble
Esponger : éponger
Epousailler : épouser
Joiler : accueillir
Mesttre : mettre
Odir : entendre
Pietonner : marcher
Querir : chercher
Rapiner : voler
Trouiller : avoir peur
Fleurer : sentir
Trousser : fouiller les jupes
Escagacer : ennuyer
Déduit : plaisir (souvent charnel)
Malaventure : mésaventure
Giberne : besace
Ajour : ouverture
Acquiescement : autorisation
Arroi : équipage
Attrapoire : piège
Bisclavret : loup garou
Bonne flambée
Géniture : descendance
Froidure : fraicheur
Giguedouille : danse, gigotement
Guignon : malchance
Jouvence : jeunesse
Buissonade : petit bois
Castel : château
Couche : lit
Chef : tête
Criement : cris
Pentacol : collier
Suivance : suite (de serviteurs)
La magieQuelques adjectifs
Sorceresse : sorcière
Charmogne : sortilège
Charmement : enchantement
Devinance : divination
Gent(e) : joli (e) / agréable
Lacrimable : déplorable
Tristeusement : malheureusement
Violentement : avec violence

mercredi 15 mai 2013

Les blasons : les preyms Logos






L’héraldique est la science du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries .


C'est aussi un champ d'expression artistique, un élément du droit médiéval et du droit d’Ancien Régime.



L'héraldique s'est développée au Moyen Âge dans toute l'Europe comme un système cohérent d'identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées (le blason pouvant être transmis par héritage en traduisant le degré de parenté) et des collectivités humaines, ce qui en fait un système emblématique unique en un temps où la reconnaissance et l'identification passaient rarement par l'écrit.



Elle s'est rapidement diffusée dans l'ensemble de la société occidentale : clercs, nobles, bourgeois, paysans, femmes, communautés…

Ensuite, on s'en est également servi pour représenter des corporations de métiers, des villes et plus rarement des régions, des pays.



 Blasonner » signifie décrire des armoiries suivant les règles de la science héraldique.


C'est la description des armoiries faite dans un langage technique, le langage héraldique.

  • Les armes sont des emblèmes peints sur un écu, qui doivent pouvoir être décrites dans la langue du blason, et qui désignent quelqu'un ou quelque chose.
    Elles ont le même rôle qu'une marque ou un logo, ou un nom propre : elles sont la manière héraldique d'identifier, de représenter ou d'évoquer une personne, physique ou morale (maison ou famille, ville, corporation…)
    Les armes sont généralement considérées comme la propriété (intellectuelle)


  • L’écu ou écusson (le bouclier) est l'élément central et principal des armoiries, c'est le support privilégié sur lequel sont représentées les armes.
    Un écu représente donc des armes.
    Dans tous les cas, l'écu délimite graphiquement le sujet dont parle la composition, et est suffisant pour identifier des armes ou une alliance. 


Création et évolution des blasons


La création des blasons bien que laissée à l'initiative de leurs futurs possesseurs, s'est dotée, dès le début, de règles plus ou moins strictes, visant à rendre l'identification efficace :

- Lecture facile par l'emploi de couleurs franches tranchant les unes sur les autres,

- Motifs de grande taille aux contours simplifiés facilement lisibles,